vendredi 15 novembre 2013

Oser lutter c'est oser vaincre

 


Le "scaphandre et le papillon" c'est à la base un ouvrage autobiographique, qui a ensuite été adapté en film. 
C'est l'histoire autobiographique d'un homme qui est victime d'une attaque cérébrale qui va changer sa vie à jamais. 
Cloué dans son fauteuil, ne pouvant bouger, ne pouvant parler, il ne lui reste que la pensée. C'est cette pensée que Jean dominique Baudy nous livre dans son ouvrage et que Julian Schnabel nous interprète en film. 


Le 8 décembre 1995, un accident vasculaire brutal a plongé Jean-Dominique Baudy, journaliste et père de deux enfants dans un coma profond. Quand il en sortit, toutes ses fonctions motrices étaient détériorées. Atteint de ce que la médecine appelle " le locked-in syndrome", il ne pouvait bouger, parler ni même respirer sans assistance. 
Dans ce corps inerte, seul un oeil bouge. cet oeil devient son lien avec le monde avec les autres avec la vie. Il cligne une fois pour dire oui, deux fois ppour dire non. Avec son oeil, il arrête l'attention de son visiteur sur les lettres de l'alphabet qu'on lui dicte et forme des mots, des phrases, des ages entières . . . 
Avec son oeil il écrit ce livre, dont chaque matin pendant des semaines, il a mémorisé les phrases avant de les dicter .. .





"Je pense donc je suis"

samedi 9 novembre 2013

Sincérité quand tu nous tiens









 


La scène se déroule dans un UTAS vers 16h de l’après-midi. La pluie cogne contre la vitre, l’atmosphère est pesante, la maman pleure, je fronce les sourcils, le garçon lui sourit . . . 

L’inspecteur enfance famille prend la parole :


- Quand ta maman te dit qu’à 22h tu dois rendre le portable, elle a raison, tu n’a que 16 ans mon garçon. Alors quand elle te le demande, tu lui donnes, tu m’entends ? . . . . c’est quoi ce sourire ?
- . . . (le garçon sourit)
- Ça veut dire quoi ? Ça veut dire cause toujours ?
- Oui
- Ça veut dire que tu t’en fous ? Que tu te fous de ma gueule ?
- Oui
- Oui quoi ?
- Oui les deux !
- Tu sais qu’on était la pour éviter de passer devant le juge des enfants ! Tu joue a quoi la ?
- On m’a toujours dit d’être poli et de sourire

Ben oui. . . 

Alors il va être le plus fou dans un monde où c'est la loi du plus fort



Il y a quelque chose de touchant dans cette chanson de Grand corps malade. Au bout du tunnel, c'est un peu l'histoire des personnes que l'on rencontre dans notre métier ou plus largement c'est l'histoire de tout le monde. Parce que je pense qu'on s'est tous un jour retrouvé dans un tunnel (peu importe ce qu'il est) et qu'on a tous prié pour en sortir le plus vite possible.
Bref, une chanson que j’apprécie relativement.



9décembre 84
Il tient la main de sa copine pour défier l'hiver
La nuit par pour être belle
mais elle se transforme vite en triste fait divers
Ils se croient seuls au monde dans les ruelles mais à l'évidence ils ne le sont plus
Deux Skinheads en manque d'embrouilles et d'adrénaline viennent leur tomber dessus
Une gifle pour éloigner la fille
les mecs le rouent de coups à deux contre un
Le visage contre le bitume glacé voyant la mort arriver il se sent contraint
De sortir son arme car il est tout sauf un enfant de coeur
L'un des Skins meurt sur le coup et l'autre hurle encore sa douleur

Tout est allé si vite mais pourquoi ces mecs se sont retrouvés sur son chemin ?
La douleur physique n'est rien quand il la compare à la peur du lendemain
Il s'est rendu au matin plaidant la légitime défense corporelle
Il est jugé en quelques mois en prends 10 ans de réclusion criminelle

Il pense souvent à eux, il rêve souvent à elle
Il a beau regarder très loin il ne voit pas le bout du tunnel
Il découvre le cauchemar, l'humiliation, les matelas crades,
Les pieds enchaînés lors des transferts, et les bagarres lors des promenades,
Et alors qu'il subit depuis plus d'un an le système carcéral,
une terrible nouvelle vient ajouter sa voix à la triste chorale,
Il est porteur d'un étrange virus que le monde découvre craintif,
1985 nouvelle sentence, il est séropositif

Aucun traitement n'existe, plus rien à perdre il se sent condamné à mort
Alors il va être le plus fou dans un monde où c'est la loi du plus fort
Il tombe dans tous les pièges là où la spirale de la violence se corse,
Et puisqu'on le traite comme un chien, alors il sera le chien le plus féroce
Il sort enfin au bout de huit ans,l'avenir aussi triste que son pactage
Les poches vides mais le sang plein de rage alors il monte sur un braquage
Il se fait serrer un an plus tard et c'est le retour à la case cauchemar
A la case où tout est sombre et où la nuit dure des semaines isolé au mitard

Il ne pense plus à eux il ne rêve plus à elle
il n'ose même plus regarder devant, il est trop loin le bout du tunnel
Ou alors ce bout du tunnel, il va falloir se le construire
il sait que s'il ne tente rien, c'est dans ces murs qu'il va mourir
9 octobre 94, date d'anniversaire de l'abolition de la peine de mort
Il réussit son évasion et abolit lui-même son triste sort
Quelques mois de cavale seulement avant de rejoindre les murs tout gris
Quelques mois de liberté agités avant de repeindre les murs d'oubli
Il est alors placé directement dans les quartiers de haute sécurité
A l'isolement pendant 5 ans, on lui dit que c'est tout ce qu'il a mérité
Quand il se regarde dans le miroir, il a peur de ce que le reflet lui montre
C'est vrai ça n'a jamais été un tendre mais la prison a fait de lui un monstre
Un malheur n'arrivant jamais seul, le sida se déclare, la maladie s'installe
Il meurt peu à peu sans assistance et dans l'indifférence la plus totale
1995 à deux doigts de quitter la prison pour le cimetière

La trithérapie fait son apparition et lui remet doucement les pieds sur terre
Poussé à nouveau vers la vie et essayant de voir derrière les barreaux de fer
Il se marie avec celle qu'il aime, ses sentiments réchauffent enfin l'atmosphère
Mais son jugement toujours en attente finit un sale jour par tomber
Pour évasion et braquage il prend 30 ans, le bout du tunnel s'est estompé

Pourtant il garde en lui l'espoir, il a tellement tutoyé la mort
Il se sent invincible c'est sûr il sait qu'un jour il retournera dehors
En 2000 il se met à écrire, sa nouvelle arme pour survivre face au système
Il gratte jour et nuit, ce n'est plus lui désormais mais c'est son stylo qui saigne
Il écrit son premier livre et tient en ligne le premier blog d'un prisonnier,
Ses oeuvres transpercent les portes blindées et maintenant plus personne ne peut nier
Qu'il est vivant, qu'il existe, qu'il réinvente le mot avenir,
En 2008 nait sa fille et l'amour et la vie ne sont plus des souvenirs
Il a les mains sur ses stylos, fini le temps des mains en l'air
"Avant je m'évadais au pistolet,
aujourd'hui je m'évade à l'épistolaire"
Il sort en janvier 2010 avec des projets et des repères
Après 25 ans passé dans un tunnel,
Laurent a rejoint la lumière.

vendredi 8 novembre 2013


- Tu fais quoi ?
- Éducatrice Spécialisée
- Spécialisée en quoi ?
- Ben en rien. Ou en tout. 
- Mais pourquoi ça s’appelle comme ça du coup ?
- Je vais y réfléchir trois ans, et je te réponds après.


Ben oui, du haut de mes 1 mètre 62 et de mes quelques 21 ans, j'ai commencé il y à deux ans déjà une formation pour prétendre pouvoir être éducatrice spécialisée. 
Actuellement je suis étudiante en troisième année, et trois semaines sur quatre, j'ai la chance de pouvoir être sur mon lieux de stage qui est une MECS accueillant des adolescents de 12 à 15 ans en mixité.

Une chance oui. C'est l'occasion de me confronter à un public que je pensais connaître mais qu'au final je ne connaissais pas. C'est l'occasion de me poser une fois de plus ces question si lourdes de sens : Qu'est ce que je fais la ? Pourquoi je suis la ? Et qu'est ce que je leur apporte moi ?
Alors oui, c'est le moment de mettre de côté tous ses aprioris et de se confronter une fois de plus le plus naturellement possible à ce qu'ils sont pour qu'ils nous renvoient le plus simplement possible ce que nous sommes. C'est le moment de comprendre mes actes et de leur mettre un sens. C'est le moment de prouver que ces 1600 heures de cours théoriques n'étaient pas inutiles. C'est le moment de beaucoup de choses, mais surtout de devenir une professionnelle. 

Avec mes 50% crédule et mes 50% rationnel, j’espère aujourd'hui pouvoir être capable de capter cet indescriptible, clef de mon futur métier.

Spécialisé en quoi ?